La baisse cumulée des prix sur le marché immobilier français devrait atteindre 15% en 2008 et 2009, estiment les analystes de Crédit agricole dans une note publiée lundi.
"On ne peut pas exclure une correction plus violente, mais elle supposerait une nouvelle aggravation de la crise financière, conduisant à une récession économique durable et un resserrement très marqué du crédit", écrivent-ils.
Le volume de transactions a baissé de 20% sur un an au premier semestre, entraînant un repli également fort des mises en chantier, mais les prix n'ont baissé que légèrement dans l'ancien - -2,7% sur un an au troisième trimestre - et restent en hausse dans le neuf, relèvent les analystes de Crédit agricole.
Le plan de soutien européen aux systèmes bancaires devrait permettre une détente graduelle des marchés, mais la conjoncture économique va rester très dégradée, estiment-ils tout en notant que les éléments fondamentaux du marché ne plaident pas en faveur d'une correction forte.
Parmi ces fondamentaux, ils citent une demande toujours potentiellement forte, une offre qui n'est pas surabondante et le fait que le marché n'a pas connu d'emballement démesuré : d'une part les prix ne sont pas fortement surévalués et les taux d'endettement demeurent soutenables, de l'autre les banques sont restées vigilantes sur la qualité et la solvabilité des emprunteurs.
"Au total, on s'achemine vers une correction significative mais pas un effondrement", juge le Crédit agricole.
Pour cette année, il anticipe une baisse de l'ordre de 15% des ventes et de 5% des prix, dans le neuf comme dans l'ancien, avec des replis plus marqués pour les biens moins situés ou très "énergivores".
Pour 2009, les analystes envisagent désormais une baisse de 10% pour les prix, alors qu'en juillet ils prévoyaient un recul de 5%.
Véronique Tison (Reuters) via Yahoo
